58 av. J.-C – Une cavalerie redoutée par Jules César
En l’an 58 avant Jésus-Christ, le proconsul Jules César, à la tête de ses légions, entreprend sa campagne en Gaule. Lorsqu’il atteint l’actuelle Belgique, les cavaliers Nerviens se lancent avec succès à l’attaque contre les légions romaines, suscitant des commentaires élogieux. Ces cavaliers montaient des chevaux de petite taille, rapides et robustes, qui sont les ancêtres de notre cheval de trait ardennais.
Le siège d’Alésia sera un tournant majeur dans la guerre des Gaules, où une coalition de peuples gaulois, dirigée par Vercingétorix, subit une défaite face à l’armée romaine de Jules César. Cette bataille s’est déroulée de juillet à septembre à Alésia en 52 av. J.-C. et a marqué la fin de la résistance gauloise contre l’expansion romaine.
1096 – En croisade avec Godefroid de Bouillon
Sous le Pape Urbain II, Godefroid de Bouillon, Duc de Basse-Lotharingie, a joué un rôle central lors de la première croisade au XIe siècle. En tant que chef de l’armée croisée, il a mené ses troupes à la conquête de Jérusalem en 1099, marquant ainsi le début de la domination chrétienne dans la région. Ses valets et soldats montaient probablement des chevaux ardennais qui les utilisaient également comme chevaux de bât.
Les croisades ont eu un impact significatif sur l’élevage de nos chevaux de trait ardennais, suite à l’introduction de chevaux orientaux ramenés par les seigneurs lors de ces expéditions lointaines.
1757 – Les Dragons wallons
C’est au début de la « Guerre de Sept Ans », le 18 juin 1757 à Kolin, non loin de Prague, que l’armée autrichienne affronte l’armée prussienne. A l’époque la Belgique est sous occupation autrichienne. Un des régiments, les « dragons wallons », est composé essentiellement de jeunes belges imberbes montant des chevaux ardennais et condruziens et dirigé par le Compte de Thiennes (957 hommes). Lors de la bataille, les Prussiens prennent rapidement l’avantage sur le terrain et la débâcle s’installe peu à peu côté autrichien. Devant cette situation, le Comte de Thiennes demande de charger au commandant en chef, le Feld-Maréchal Comte Daun qui lui répondit: « Vous ne ferez pas grand chose avec vos blans-becs! ». Le Comte de Thiennes maintient son idée et charge en disant « Blancs-becs montrez que vous savez mordre sans barbe! Montrez que pour mordre, il faut des dents et pas de moustache! » Cette charge a dispersé les troupes prussiennes et enfoncé les formations d ‘infanterie. Les pertes sont élevées (2/3) mais le victoire est acquise. L’Impératrice d’Autriche Marie Thérèse récompensera dignement le régiment des « Blancs-becs ».
Du XIX au début XX – Le compagnon de l’artilleur
Au début du XIX ième, la France est en guerre contre la quasi-totalité des Monarchies européennes. Son armée consomme un grande quantité de chevaux. Napoléon, fin connaisseur du monde équestre et artilleur de formation, décide d’utiliser le cheval de trait pour tirer son artillerie et le train des équipages. Il est considéré comme l’artilleur idéal grâce à sa force, sa maniabilité, son courage et ses allures relevées. On raconte même que c’est le seul cheval ayant survécu à la Bataille de Bérézina. Mais ses adversaires avaient également compris l’utilité de ce cheval à ce poste. C’est ainsi qu’en 1815 à la bataille de Waterloo, qu’une division néerlandaise comprenait une brigade de batterie d ‘artillerie composée de belges et de trait ardennais. Caractérisée par sa grande mobilité et sa puissance de feu, elle est venue soutenir les célèbres Black Watch britanniques mettant un terme à l’épopée impériale.
A partir de 1830 et durant tout le XIX ième, la Belgique constitue ses batteries d’artillerie avec des ardennais. Cette artillerie belge à cheval s’illustre brillamment lors de la Grande Guerre à Haelen et utilise quasi exclusivement que des chevaux du sud de la Belgique.
Cependant, peu à peu les pièces d’artillerie sont de plus en plus lourdes et les premiers régiments motorisés voient le jour. On comptait plus que 122 chevaux début 1939 et à l’issue de le Seconde Guerre Mondiale le cheval d’armes a disparu des champs de bataille.
A la même époque dans les fermes…
Si jusqu’à présent nous avons évoqué l’ardennais dans l’armée, il était tout aussi important dans les exploitations agricoles. Mais attention, au XVIII et XIX ième siècle sont prix était trois à quatre fois plus élevé qu’une vache. Ce qui le plaçait comme animal de luxe dans le monde paysan. Cependant, malgré son prix élevé, c’était un atout majeur dans les fermes. Car, il était bien plus vivace, fort et rapide que le bœuf. On comptait généralement un cheval pour 5 à 8 hectares de terre cultivée. Ainsi, les propriétaires terriens les plus aisés pouvaient avoir jusqu’à une trentaine de chevaux actifs sans compter les poulains.
Le XIX ième siècle a notamment été marqué par une révolution industrielle et une révolution démographique. Ainsi, le cheval de trait ardennais utilisé dans les armées et les cultures étaient tout aussi important dans le monde du commerce, tirant charrettes, carrioles et autres voitures hippomobiles. L’ardennais a une telle notoriété qu’il est exporté à travers toute l’Europe (France, Allemagne, Bohème, Suède ,Autriche, Roumanie,…) et au-delà de l’Atlantique, au Canada.
Le XX – Le siècle de tous les défis…
A venir…