Comme pour la plupart des races animales, il existe un organisme de gestion de la race qui tient à jour les livres généalogiques. Pour les chevaux, nous parlerons de Studbook et dans notre cas plus particulièrement du Studbook du Cheval de Trait Ardennais.
Le Studbook du Cheval de Trait Ardennais a comme première vocation, la pérennité de la race ardennaise. Il est important d’avoir des chevaux qui respectent bien le standard de la race pour conserver le type ardennais, c’est une garantie de sauvegarde de la race. Afin de respecter le standard de la race, il est important de pouvoir juger régulièrement les chevaux inscrits au Studbook.
Pendant une partie du siècle dernier, le CTA a été sélectionné pour sa force en vue de réaliser les travaux agricoles. Notre cheval, à cette époque, a été souvent croisé avec de bons petits chevaux de trait belge et tout l’effort de sélection portait sur le développement musculaire d’un cheval à pas lent. La mécanisation se développant, ce type de cheval n’a plus eu beaucoup d’intérêt. Aujourd’hui, le cheval de Trait Ardennais retrouve un modèle plus polyvalent grâce à une sélection au niveau des allures tout en gardant son modèle qui lui est propre. Le studbook organise quatre expertises de septembre à novembre en modèle & allures et une expertise attelage lors de le Foire de Libramont.
Depuis quelques années, les étalons sont également évalués et contrôlés à deux reprises concernant le lymphœdème progressif. Les étalons ne réussissant pas cette évaluation sont refusés. Ce critère médical est tout aussi important que celui du modèle et des allures. L’objectif étant d’éradiquer cette tare.
Le Cheval de Trait Ardennais de 1900, tel le célèbre Spirou qui fut champion international des Ardennais à Paris, était un cheval de type carrossier. C’est vers ce modèle de cheval que l’on veut retourner aujourd’hui en lui redonnant de la légèreté, de l’influx nerveux et en soutenant l’élevage de sujets aux belles allures. L’objectif poursuivi est de se doter d’un effectif suffisant de chevaux pour l’attelage sportif ou de loisir.
Au cours des deux dernières décennies, de bonnes juments ardennaises ont été croisées avec des étalons arabes pour obtenir un cheval plus tonique. Les produits (F1) avec des ardennais purs donnent des sujets à 25% de sang arabe (F2). Ces derniers doivent à nouveau se reproduire avec des ardennais purs pour arriver à un produit à 12,5% arabe (F3) qui peut alors retrouver son statut ardennais et continuer à diffuser ses gènes améliorateurs. Ce programme est toujours d’actualité à ce jour.
Plus récemment, des ardennaises ont été croisées avec le cob normand, race française de trait léger. Les produits obtenus (F1) se reproduisent avec des ardennais purs pour générer des chevaux de seconde génération (F2) qui sont directement inscriptibles dans le livre généalogique de la race. Dans ce cas, deux générations, au lieu de trois dans le programme arabe, suffisent pour obtenir le modèle ardennais amélioré.
A côté de ces deux programmes, une sélection au sein de la race des chevaux de trait ardennais nous permet bien sûr de retenir des chevaux plus légers aptes à être attelés.
